Crédits de la bannière : Drake (Winson) Tsui
De nombreux arcs sont populaires auprès de la communauté mangas/animes.
L’arc des fourmis-chimères de Hunter x Hunter, l’arc des Pain de Naruto ou encore l’arc de la Soul Society de Bleach.
Quel est le secret derrière le succès de ces différents types d’arcs ?
Comment suscitent-ils l’engouement de la communauté ? Quelle est leur ossature ?
La réponse dans cet article !

Qu’est-ce qu’un arc ?
Dans l’opinion publique, un arc est une partie d’un manga /anime. Elle résout une intrigue à court terme.
Lorsque plusieurs arcs s’imbriquent autour d'une intrigue à long terme, le terme employé est « saga ».
Par exemple, les arcs Amazon Lily, Impel Down et Marineford font partie de la saga Marineford de One Piece.
Le terme « arc » fait probablement référence à la courbe prise par l’histoire, ou plutôt par son schéma narratif.
Un début plat, un pic puis une baisse de tension. Ce schéma est illustré par la pyramide de Freitag.
Si l’intrigue est l’ensemble des éléments de l’histoire, l’arc est l’enchaînement de ces événements.

L’arc narratif : un des différents types d’arcs les plus répandus
En premier lieu, je présenterai le concept d'arc narratif.
Qu'est-ce que c'est ?
Un arc narratif est le colonne vertébrale offrant une vision globale d’une intrigue.
Il représente le chemin emprunté par l’histoire et possède trois parties bien délimitées : le début, le milieu et la fin.
Figure emblématique des différents types d’arcs, l’arc dramatique dispose généralement de cinq phases.
Il débute avec l’exposition qui a pour but d’introduire les personnages et l’histoire au consommateur.
Cette phase donne des informations de base afin que le public puisse mieux appréhender l’intrigue.
Il s’agit notamment du « qui » (la présentation des différents acteurs), du « où » (le décor) et du « quand » (la période à laquelle se déroule l’histoire et les circonstances).
Je prendrai l’exemple de l’arc des fourmis-chimères pour illustrer au fur et à mesure.

La première phase s’étend jusqu’au moment où la bande de Kaito comprend que des fourmis à taille humaine sont apparues.
Le « qui » se réfère aux deux camps : les fourmis et les Hunters, le « où » c’est l’île où Kaito se trouve et le « quand » est un peu flou, mais pas indispensable.
Notons que le lieu changera plusieurs fois par la suite.
La deuxième phase est celle de l’élément déclencheur. C’est une situation, un événement, une découverte ou encore une action qui permet de lancer l’intrigue.
Dans mon exemple, il s’agit du moment précis où Killua comprend la dangerosité des fourmis-chimères.
Vient ensuite la phase du développement.
L’histoire connaît une hausse de tension à ce moment précis, et le public saisit l’ampleur des enjeux de l’arc.
Les personnages sont confrontés à de nombreuses épreuves qu’ils tentent de résoudre.

La quatrième phase est celle du climax, un tournant décisif.
Il s’agit du pic de tension de l’arc, et généralement du point de convergence des différentes intrigues.
Le personnage principal doit très souvent faire un choix important à ce moment.
Réussir le climax d’un arc est une tâche délicate.
Il faut parvenir à trouver le bon timing, car une phase de développement trop courte donne un arc « rushé ».
À l’inverse, lorsqu’elle est trop longue, le public peut se désintéresser de l’œuvre.
Le climax de l’arc des fourmis-chimères est l’assaut final sur le château de Meruem.
Les évènements précédant cet assaut font partie du développement.

La dernière phase est celle de la résolution. Il s’agit de la conclusion de l’histoire.
Elle n’est pas forcément positive, mais elle clôt l’intrigue et permet de voir les effets des récents évènements sur les différents personnages.
Parfois, un ultime rebondissement a lieu lors de la résolution, et sert à introduire l'arc suivant.
Cette situation se produit à la fin de l'arc Greed Island de Hunter x Hunter.
La résolution de l’arc des fourmis-chimères commence lorsque Meruem retrouve la mémoire et décide de rejoindre Komugi.
Comment procéder ?
Lorsque vous souhaitez écrire un arc narratif, il est primordial de réfléchir sur la nature de l’histoire racontée.
Divisez-la ensuite en trois parties distinctes : exposition, développement et épilogue.

Vous pouvez créer un diagramme visuel et y ajouter progressivement les évènements à incorporer.
Vous obtiendrez ainsi le squelette de votre arc que vous pourrez modifier à votre guise. N’hésitez pas à sortir des sentiers battus !
Maintenant que nous avons analysé l’arc narratif sous toutes ses coutures, passons à un autre type d’arc qui va souvent de pair.
L’arc de personnage
Il fait également partie des différents types d’arc.
L’arc narratif représente le chemin suivi par l’histoire alors que l’arc de personnage incarne celui d’un individu.
Les personnages évoluent au cours des arcs narratifs, alors les deux types sont souvent indissociables.

Au cours de cet arc, le personnage surmonte généralement un obstacle qui changera sa vision du monde.
Il subira une transformation émotionnelle et physique dont l’intensité dépendra de sa capacité à rebondir face aux différentes épreuves subies.
Il évolue parfois en arrière-plan (l’arc, pas le personnage) avant de ressurgir sur le devant de la scène au moment voulu.
Il s’agit très souvent du moment où le personnage acquiert une nouvelle compétence ou demande de l’aide.
Certains personnages souffrent d’une contradiction entre leurs désirs et leurs besoins.
C'est le mensonge du personnage, et l'arc narratif doit l’aider à le surmonter.
L’auteur peut également exploiter le spectre du personnage, autrement dit l’ombre de son passé.
Plusieurs personnages peinent à s’en défaire, à l’instar de Sasuke Uchiha.
L’auteur qui souhaite exploiter cette piste doit apporter un soin tout particulier à la backstory du personnage afin que le public éprouve de l’empathie pour lui.

Le bon développement d’un arc de personnage commence par une présentation correcte dudit personnage.
Son environnement, ses habitudes et son physique doivent être bien décrits.
Une structure cohérente doit ensuite être construite, afin que le spectateur comprenne parfaitement les changements opérés dans le comportement et la psychologie du protagoniste.
S’il parvient à s’y identifier, c’est encore mieux !
Il existe pléthore d’arcs narratifs, mais je reviendrai sur les plus répandus à l’écran.
L’arc de la transformation
Dans cet arc, le personnage, généralement un « loser », subit une transformation époustouflante, et finit par atteindre des sommets inespérés.
Un exemple est le tout premier arc de Solo Leveling.

L’arc de l’altération
Il s’agit d’une évolution légère du personnage, d’une compréhension de certaines choses.
Il se remet en question, mais ne renie pas ses convictions profondes.
Ce type d’arc est généralement observé à la fin des histoires de romance.
L’arc de la maturité
Au cours de cet arc, le personnage apprend de ses erreurs et développe des aptitudes lui permettant de s’adapter plus facilement aux différentes épreuves de la vie.
Il subit une forte croissance émotionnelle et devient une meilleure personne.
L’arc du trésor caché de Jujutsu Kaisen représente un arc de maturité pour Gojo Satoru.

L’arc du déclin
Il représente une descente aux enfers pour le personnage. Il a pour but de faire ressortir les pires aspects de sa personnalité, ses démons enfouis.
Au terme de cet arc, le personnage est devenu la pire version de lui-même. Il peut sombrer dans le dégoût de soi, la drogue, l’alcool ou encore la folie.
Une version soft d’un arc de déclin est celui de la mort prématurée dans Jujutsu Kaisen. Le personnage de Geto cède à sa noirceur intérieure.
Les adeptes de séries auront peut-être pensé à l’arc de Walter White, dans Breaking Bad.

L’arc de rédemption
Il s’agit d’une variante de l’arc de maturité.
Cet arc se concentre sur un antagoniste qui subit des épreuves. Au terme de ces dernières, il devient gentil et finit généralement par rejoindre le camp des protagonistes.
De nombreuses personnes pensent que le meilleur arc de rédemption est celui de Zuko, dans Avatar : le dernier maître de l’air.

L’arc de transition
Il s’agit d’un arc plus court que la moyenne. Il contient la résolution d’une quête secondaire et sert d’introduction à un gros arc.
L’arc Conséquences de Sanyou de Kingdom est l’un des meilleurs arcs de transition.
Il sert à introduire mon arc préféré du manga, la Coalition.
L’arc gag
Également très court, il s’agit d’un arc pendant lequel l’intrigue n’avance pas.
Il est similaire à un arc filler, et sert généralement au fan-service. Les personnages prennent du bon temps et la tension redescend, généralement en prévision d’un gros arc.
L’arc Davy Back Fight de One Piece en est un parfait exemple.

Le moins apprécié des différents types d’arcs : l’arc filler
Il s’agit d’un arc de remplissage. Généralement retrouvé dans les animes fleuves, il est composé de contenu additionnel ne figurant pas dans le matériel-source.
Ce type d’arc est exclusif aux animes. Il permet de laisser le temps au mangaka de prendre de l’avance.
Ces arcs sont rarement qualitatifs et sont peu appréciés de la communauté.
En effet, ils surviennent souvent suite à un cliffhanger ou un moment de tension épique.
Un consensus au sein de la communauté désigne l’arc des Bount de Bleach comme étant le pire arc filler de tous les temps.
J’espère que vous avez appris quelque chose, il est temps de conclure.

Que retenir des différents types d’arc ?
Les différents types d’arcs sont aussi divers que variés.
Nos auteurs préférés piochent à loisir dans ces recettes afin de nous offrir des chapitres époustouflants.
Une fois qu’ils ont choisi un type d’arc, quelles astuces utiliser pour achever de captiver notre attention ?
J’espère que cet article vous a plu, je vous dis à la semaine prochaine.
C’était All Dark, prenez-soin de vous !
Différents types d'arc