Animes mainstream

Les animes mainstream : zoom sur ce phénomène

Crédits de la bannière : Toby Sperring

L'époque où visionner les animes était un sport de niche est révolue.

En effet, la japanimation s’est progressivement étendue au monde entier à partir des années 2000. 

J'estime qu'il devient important de se pencher sur le phénomène des animes mainstream, à une époque où la hype autour de la pop-culture est à son paroxysme.


Bleach, un anime culte des années 2000. Fanart de Cristal Modeste.

Les animes mainstream : signification du terme

En marketing, le terme "mainstream" désigne un marché grand public, une tendance majeure de consommation.

Ce phénomène de masse peut être amené par les médias, la mode, l’actualité et les relais d’influence, c’est-à-dire les journalistes, les blogueurs, les youtubeurs et les stars. 

Le terme "animes mainstream" fait donc référence au fait que les animes sont désormais consommés par le grand public. 

Ils sont populaires au même titre que les films et les séries télévisées.


SNK, un anime mainstream. Superbe fanart de Pablo Dominguez.

Une accessibilité accrue à l'origine du phénomène

La grande diversité des plateformes de streaming a contribué à la popularisation des animes. 


Il fallait se procurer des DVD pour pouvoir visionner des animes dans les années 2000. Aujourd’hui, les animes mainstream sont accessibles à tous en quelques clics.


La production en masse des animes a grimpé. Netflix a réalisé de nombreux animes tels que Baki, Devilman Crybaby et Shaman King.


D’autres plateformes proposent des animes en simulcast, seulement 24h après le Japon. Il s’agit notamment d’ADN, de Crunchyroll et anciennement de Wakanim. 


Il est de plus en plus simple de visionner des animes, car il suffit de souscrire à un abonnement.


La célèbre plateforme. ©Crunchyroll

Les animes mainstream causent une réévaluation par des œuvres par le grand public


Les animes mainstream ont considérablement boosté les ventes des mangas. 


Les cas Jojo’s Bizarre Adventure et One Punch Man en sont la parfaite illustration. En effet, le premier est passé de 1400 à plus d’un million d’exemplaires vendus en 2020.


Quant au second, la sortie express du manga réalisée par Kurokawa suite au succès de l’anime a été vendue à plus de 60 000 exemplaires la première semaine.


Aujourd’hui en France, une bande dessinée sur deux vendues est un manga. Et cette popularité ne cesse de croître. 


L’Attaque des Titans (Shingeki no Kyojin) est un véritable succès. Mi-Février 2021, Parrot Analytics a révélé les chiffres générés par SNK. 


Entre le 31 Janvier et le 6 Février, l’anime s’est glissé sur la première marche du podium des séries populaires aux Etats-Unis, juste devant Wanda Vision et The Mandalorian. 


À l’occasion de la sortie du premier épisode de l’ultime saison, de nombreux fans se sont connectés simultanément sur Wakanim. 


Cet afflux a fait crash les serveurs de la plateforme.

Les implications de ce phénomène

Mon avis s’articule autour de nombreux points. 

Un plus grand budget

Le phénomène des animes mainstream possède aussi bien des avantages que des inconvénients. 

Étant donné que la demande est plus élevée, la production l’est également. 

Chaque saison propose un nombre élevé de programmes afin de satisfaire tout le monde.


Qui dit budget dit Nami. Fanart de Kiko.L (Jason Liang).

Un plus grand budget est alloué aux œuvres qui bénéficient donc d’une animation plus soignée.

Une communauté plus toxique

Ce phénomène cause un agrandissement de la communauté qui devient davantage toxique. 

Les débats inutiles et les violences verbales sont de plus en plus courants. 

De plus, certaines personnes dénigrant les fans de mangas par le passé se sont converties aujourd’hui que le mouvement est devenu mainstream. Et je ne supporte pas ces hypocrites.

L’augmentation du nombre d’avant-première d’animes

La popularité des animes a engendré l’apparition des avant-premières de films d’animation au cinéma, tels que Suzume no Tojimari et Jujutsu Kaisen 0.

Toutefois, certaines personnes ne savent pas bien se comporter en société et créent beaucoup de désordre au cours de ces séances, nuisant à la cause de toute la communauté.


Le mainstream a ouvert des portes à Suzume. Fanart de Menglow.

Une hausse considérable du taux de spoil

Le plus gros inconvénient apporté par les animes mainstream est le spoil.

Beaucoup plus de personnes suivent les animes et sont donc sujettes à en parler sur les réseaux.

Certains prennent même un malin plaisir à suivre les épisodes dès leur sortie au Japon pour ensuite spoil leurs camarades de passion.

Ainsi, en 2024, il était possible d'être à jour sur JJK sans lire le manga.

Une exigence accrue

Un public plus large implique un public plus exigeant. Le large choix de programmes augmente la pression sur les épaules des studios d’animation. 

En effet, ils doivent convaincre dès le premier épisode sous peine de voir le public se diriger vers un autre programme. 

J'ai même vu des fans abandonner un anime avant la fin de son premier épisode.

Cette situation occasionne souvent des introductions "rushées", les animes s’écartant de leur matériel-source afin d’entrer dans le vif du sujet.

La tendance à juger les animes sur leur premier épisode est parfois problématique, Oshi no Ko en est la preuve.


Kana en mode femme fatale vue par 𝓑𝓻𝓪𝔂𝓪𝓷 𝓐𝓰𝓾𝓲𝓵𝓪𝓻 7.

Une vulgarisation de la CGI

Le phénomène des animes mainstream cause une situation assez ironique. 

En effet, la hausse de popularité des animes entraîne une augmentation de la demande. Le public veut le plus d’animes possibles le plus rapidement possible. 

Le nombre de studios n’augmentant pas à la même allure, le cahier de charges des structures existantes s’alourdit.

Réaliser un anime de douze épisodes en un an étant une tâche très ardue, les studios d’animation se voient contraints d'utiliser la CGI tant controversée. 

Utilisation déplaisant fortement aux spectateurs qui se plaignent sans se rendre compte que depuis le début, ils se tirent une balle dans le pied. 

Les animes sont donc victimes de leur succès.

L’augmentation des projets interrompus

Les animes sont devenus très populaires, contraignant les studios à en produire en grande quantité. 

Des œuvres "de niche" ont alors droit à une adaptation. Si cela ressemble à une bonne idée, la réalité est tout autre. 

Les animes sont réduits à leur fonction première : être des publicités. 

Ce phénomène se remarque notamment avec les isekai qui possèdent une histoire générique et rushée au maximum, et généralement pas de saison 2. 

La même chose se constate avec les adaptations de manhwas. L’anime de The God of Highschool adapte 112 chapitres en 13 épisodes, tandis que celui de Tower of God en adapte 80 en 12 épisodes. 

Il faut toutefois noter qu’une saison 2 a été annoncée pour ce dernier (edit : elle est déjà disponible).


La fille qui voulait voir les étoiles. Fanart de Cervantès Durendal.

Une baisse de qualité

La qualité globale des anime est en baisse. Les chiffres du Weekly Shōnen Jump sont formels : le magazine n’aura jamais été autant populaire qu’à l’époque où il proposait simultanément Slam Dunk et Dragon Ball. 

Aujourd’hui, les studios misent davantage sur la quantité que sur la qualité. Il est nécessaire de fournir au public un large éventail d’œuvres afin que chacun puisse trouver satisfaction. 

Politique qui se traduit par une production élevée d’isekai chaque saison.

Une meilleure ambiance

L’ambiance actuelle est toutefois bien plus agréable. Le nombre de conventions et d'événements mangas a considérablement augmenté. 

Il est plus facile de partager sa passion à l’époque actuelle.


Fanart de Viky Shen.


Les animes mainstream : fin du tsunami

Les animes provoquent actuellement un engouement sans précédent sur la foule, Pour le meilleur et pour le pire.

C'était All Dark, j'espère que vous avez apprécié la lecture. 

J’achèverai cet article en citant un youtubeur nommé Random Watcher : "Içi 2023, les animes sont hypes. Maintenant, reste à savoir si ça va continuer ".

Link Click
Mon avis sur Link Click