Crédits de la bannière : bip
Ah, Disney +.
Vous avez sûrement eu vent du mécontentement de la communauté Bleach.
En effet, la plateforme a opéré une invisibilisation au cours de la diffusion de TYBW.
Pas de simulcast pour la partie 1, aucune communication pour la suite, etc.
Disney + est tristement célèbre pour la non-mise en avant des licences d’anime qu’elle possède. Certains affirment même que la structure ne compte pas de CM dans ses rangs (Spoiler : c’est faux).
Un énorme merci à Kiss_FC sans qui cet article n’aurait jamais vu le jour.
Installez-vous confortablement, je lève le voile sur le mystère de la licence Disney !

Un service indépendant
De nombreuses licences d’animes possédées par Disney + continuent de souffrir des choix de la plateforme.
Récemment, je pense notamment à Medalist et Ishura.
Cette situation est en partie causée par le fait que le service Disney + France est indépendant du reste du monde et opéré par un tiers via accord de diffusion, Canal +. Tiers ne voyant visiblement pas l’intérêt de l’anime dans ce pays.
Du coup, la politique interne ne va pas vers la valorisation de ce genre de contenu.

Un marché peu attractif
Disney + a pour vocation d’être rentable, et la France n’est pas le marché le plus propice à ce souhait.
En effet, Bleach et Summer Time Rendering ont été des licences rentables aux USA : elles ont fait vendre des abonnements. Cette situation est justifiée par le coût du pourcentage.
Pour faire simple, la pénétration du manga et de l’anime en territoire francophone est de plus de 80 %, chaque pourcent supplémentaire coûtant de plus en plus cher. De plus, le taux de conversion anime-manga est assez élevé.
Aux USA, il suffit d’un taux de 15% pour faire les mêmes chiffres. Cerise sur le gâteau, le pourcentage supplémentaire revient bien moins cher.

Ceci se justifie par la densité de la population. Le territoire francophone touché par la licence Disney compte 80 millions d'habitants contre 334,9 millions rien que pour le Nord des USA.
Logiquement, à coût de licence équivalent, une population plus élevée rapporte davantage au pourcent près.
Il est donc peu intéressant d’investir dans la communication afin de se faire quelques milliers d’euros en territoire francophone. Le même effort génère cent fois plus sous d’autres cieux.
La licence Disney et la directive SMA
La directive Services de médias audiovisuels (SMA) est relative à tous les services ayant du contenu audiovisuel indépendamment de la technologie utilisée pour générer ledit contenu.
Les règles sont appliquées aux contenus présents sur Internet, à la télévision, sur votre appareil mobile et par câble.

Elles concernent généralement la protection des mineurs, les communications commerciales et la promotion des œuvres européennes. C’est ce dernier point qui nous intéresse.
La SMA contraint les plateformes à avoir au minimum 30% de leur catalogue soit traduit intégralement en français, soit produit en Francophonie.
Plus précisément, ce pourcentage s’applique aux œuvres européennes présentes dans les catalogues de SMAD (services de médias audiovisuels à la demande)
C’est la raison pour laquelle Crunchyroll a très exactement 30% de ces animes en VF et parfois même avec un doublage de basse qualité (vu que c’est juste pour le protocole).
Ou encore, ils réalisent des VF pour des animes bas de gamme afin d’entrer dans le rang.
De plus, une partie du catalogue est shadow ban pour la France et est disponible chez les voisins Suisses par exemple.

C’est aussi pour cette raison qu’Arcane a coûté si cher à Riot Games et que nous avons beaucoup de productions francophones quasi uniquement disponibles sur Disney + France.
The Walt Disney Company réduit également le nombre de licences présentes sur Disney + France, car un plus grand nombre augmente la probabilité de passer sous les 30 % et donc de se faire interpeller par l’ARCOM.
Quant à ADN, ils ont le cheat code avec le catalogue Dargaud/Dupuis et une partie de celui ellipsanime. De plus, ils tentent également les productions originales.
La chronologie des médias est aussi une épine dans le pied.
La licence Disney face à la chronologie des médias
Il s’agit d’un mécanisme français organisant la diffusion des films postérieure à leur exploitation en salles de cinéma.
Les supports (télévision, vidéo à la demande, DVD et Blu-ray, Canal+, etc) se succèdent en suivant des règles bien particulières.

Ainsi, les plateformes et les chaînes ayant contribué à la création occupent une place de choix. Elles ne doivent patienter que quelques mois, alors que l’attente de la concurrence peut s’exprimer en années.
La règle a été instaurée en 1980 afin de limiter la désertion des salles de cinéma suite à l’émergence de la télévision.
La chronologie des médias est régulièrement actualisée afin de tenir compte de l’évolution du marché.
La dernière version date du 24 Janvier 2025, et elle stipule que les films sont disponibles en DVD, Blu-Ray et VOD quatre mois après leur retrait des affiches.
Canal+ et OCS doivent patienter six mois (au lieu des huit précédents).
Le grand gagnant de l’histoire est Netflix qui ne devra attendre que quinze mois (contre trente-six anciennement).
Amazon Prime et Disney + devront attendre deux mois de plus (avant, ils étaient dans le même bateau que Netflix).

Quant aux chaînes gratuites (Arte, TF1, M6, France 2), leur délai d’attente a été réduit de 30 mois à 22.
Ces dernières règles profiteront au plus grand nombre qui devra patienter moins longtemps afin de visionner légalement les films. Le but étant de réduire le piratage.
La licence Disney était réticente à l’idée de signer cette nouvelle chronologie des médias.
En effet, la plateforme de la structure était maintenue éloignée de la sortie en salle en dépit de sa diffusion de nombreux films, ce qui n’était pas à son goût.
Avant de conclure l’article, il serait judicieux de présenter un peu plus en détail Disney +.

Qu’est-ce que Disney + ?
Il s’agit d’une plateforme de vidéo à la demande affiliée au groupe The Walt Disney Company.
Elle permet de regarder des séries télévisées, des documentaires, des films et même des programmes originaux depuis une large variété d’appareils.
La souscription à un abonnement vous donne un accès illimité à un catalogue contenant les univers Pixar, Marvel, Disney, Star Wars, National Geographic ainsi que l’extension Star.
Disney + est né de la rupture du contrat entre la licence Disney et Netflix en 2019. La plateforme compte actuellement plus de 120 millions d’abonnés.
Il est grand temps de conclure.

Licence Disney : fermeture du château
La licence Disney fait partie des plus grands groupes de divertissement au monde. Son fonctionnement est donc plus que complexe.
Disney + doit faire face à plusieurs réglementations, et cette situation impacte plusieurs licences qu’elle possède. Malheureusement, les animes en font partie.
J’espère que cet article vous aura été utile.
C’était All Dark, à la semaine prochaine.
Prenez-soin de vous !
Licence Disney