Astro Royale

Retour sur Astro Royale, le manga récemment annulé

Crédits de la bannière : ©Shueisha

Le manga est un art magnifique qui a su populariser son pays d'origine. Toutefois, il est également une industrie, pour le meilleur et le pire.

Parfois, lorsqu’un manga ne répond pas suffisamment bien aux attentes, il est annulé, au grand dam de ses fans.

C’est arrivé à Undead Unluck il y a quelques semaines, c’est désormais le tour d’Astro Royale.

Cet article vous en dira davantage.


Superbe fanart de Tokyo Revengers par Hagane no.

Présentation d’Astro Royale

Astro Royale est un manga prépublié dans le Weekly Shōnen Jump (et sur Manga Plus) depuis le 14 Avril 2024. Il est écrit et dessiné par Ken Wakui, l’homme derrière le très clivant Tokyo Revengers.

L’histoire prend place durant l’ère Reiwa. Kondo Yotsurugi était un ancien yakuza. Il avait un fils biologique, Hibaru, et douze enfants adoptifs. Il est hélas décédé, laissant le trône vide…

Le jour de son enterrement, une pluie de météorites s’abat sur le Japon. Elle confère aux gens des aptitudes liées aux souhaits qu’ils ont formulé à ce moment. 

C’est le début de la fin pour le pays, et la naissance d’une époque sans foi ni loi.

Astro Royale est une œuvre qui parle de querelles de successions sur fond de drame post-apocalyptique. Elle a beaucoup de codes des nekketsu de type « bagarre ».


Un visuel d'Astro Royale scan. ©Shueisha

Les raisons de l’annulation

Tokyo Revengers a connu un solide succès commercial, alors vous vous demandez sûrement pourquoi son petit frère subit une fin prématurée tout juste un an après ses débuts. Voici l’explication.

La politique actuelle du Jump

Les beaux jours du Shonen Jump font partie du passé depuis bien longtemps. En effet, les ventes du magazine ont baissé avec les fins de Yu Yu Hakusho et Slam Dunk, mais c’est celle de Dragon Ball qui l’a enterré.

C’est la principale raison derrière le concept de Big 3 : le magazine s’est jeté à corps perdu dans la communication autour de mangas à fort potentiel. 

Toutefois, du haut de sa toute-puissance, One Piece n’a fait que ralentir la chute. Il est désormais urgent de penser à l’après.

La politique actuelle de la maison est de privilégier les licences prometteuses en communiquant à fond dessus dans l’espoir que le public les accueille bien. 

C’est ce qui est arrivé avec Kagura Bachi et Ichi the Witch (je parlerai de ce dernier plus en détail une autre fois). Le Jump veut donc des résultats rapides et ne souhaite plus attendre des années pour voir une œuvre germer.


Deathcrow la reine. ©Shueisha.

Les attentes du Shonen Jump vis-à-vis d’Astro Royale.

Vous l’ignorez peut-être, mais le manga mainstream de Ken Wakui, Tokyo Revengers, était publié dans le Weekly Shonen Magazine. Cet ouvrage est édité par la Kōdansha, le principal rival de la Shueisha (maison-mère du Shonen Jump).

En recrutant Ken Wakui, la Shueisha souhaitait obtenir des résultats rapides, car il ne s’agit pas de n’importe quel auteur. Astro Royale portait un lourd fardeau sur les épaules avant même sa naissance.

Les résultats obtenus par le manga

Le tome 1 d’ Astro Royale s’est écoulé à 16 686 copies en quatre jours. Il s’agit du deuxième meilleur démarrage des séries Jump de l’année 2024. L’avenir semblait radieux et le manga prometteur.


El famoso tome 1. ©Shueisha

Hélas, les tomes suivants n’ont pas tenu la cadence. En 27 jours, le tome 4 ne s’est vendu qu’à environ 19 000 exemplaires. C’est nettement moins que les 24 206 copies écoulées pour le tome 1 en un délai beaucoup plus court (onze jours).

Face à cette situation et au public qui se désintéresse visiblement de plus en plus de l’œuvre, la Shueisha a décidé d’arrêter les frais et de l’annuler purement et simplement.

Mon avis sur l’annulation d’Astro Royale

J’estime qu’aucun manga ne devrait être annulé. 

Certaines histoires ont besoin de temps pour que leur scénario se mette en place, et il est plus aisé pour les mangakas de travailler sans être constamment sous pression. 

Cependant, le manga est une industrie alors cette vision est utopique.

Les maisons d'édition cherchent à faire des revenus, il est donc logique d'annuler les mangas qui ne sont pas rentables.


L'incroyable cover du tome 3. ©Shueisha

Je mentirais si je disais que cette nouvelle m’a surpris. Ceci dit, j’aimais bien ce manga alors je suis triste qu’il s’arrête.

Astro Royale n’était pas hyper original, mais son concept d’objet-lien avait beaucoup de potentiel. Le système de pouvoir était assez bien pensé (l’explication derrière le pouvoir de Kinpa m’avait semblée un peu hasardeuse, mais c’était bien réfléchi) et très large. 

De plus, l’histoire est assez intéressante et s’améliore au fur et à mesure.

Je ne suis pas fan du concept de guerre de succession, mais le rythme de l’œuvre était bien et ses personnages attachants. J’avais envie d’en apprendre davantage sur le minerai de l’aube et j'estime que l’arc de l’A.B.R. aurait pu être mieux traité.

Ceci dit, il n'y avait aucune certitude d'une augmentation des ventes du manga sur la durée alors je comprends et respecte cette décision de la Shueisha.

Chaque jour qui connaît l’annulation du rêve d’un artiste est un jour triste, et je n’oublierai jamais Astro Royale.


La toute première page couleur du manga. ©Shueisha.



Astro Royale : fin de la pluie de météores

Le monde du manga, notamment dans le Shonen Jump, est très concurrentiel. Plus qu’être bon, il faut approcher l’excellence pour avoir une chance de survie.

Astro Royale était un manga prometteur dont l’intrigue s’améliorait, mais pas assez vite au goût du public et de la Shueisha. Il connaît donc une fin prématurée.

Voici qui conclut cet article triste. J’espère qu’il aura pu répondre à vos interrogations.

C’était All Dark, à la semaine prochaine. Prenez soin de vous.

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